Auteur : Léonora Miano
Genre : Contemporain
Maison d'édition : Grasset
Date de sortie : 17 Août 2016
Nombre de pages : 288
Prix : 19€
☆☆☆☆
"Un livre enrichissant sur la femme dans la société africaine décrite."
Ce livre est paru aux éditions Grasset le 17 août 2016, dans le cadre de la rentrée littéraire. Je l’ai lu pour ma part en format numérique via le site NetGalley, sur lequel j’avais fait une sélection de romans contemporains étrangers, aux auteurs de nationalités peu courantes en librairies. Léonora Miano est camerounaise, et c’est en Afrique que se déroule son roman.
Nous y retrouvons en effet quatre femmes, qui vivent en Afrique subsaharienne, à une époque post-coloniale. Tour à tour, elle vont chacune s’exprimer à travers un monologue, toujours destiné au même homme, Dio. La première femme est sa mère, la deuxième celle qu’il a aimé, la troisième celle qu’il a épousé sans l’aimer, et la dernière sa soeur.
Les récits s’entrecroisent et se retrouvent sur certains points, avec notamment l’expression de la sexualité des différentes femmes et de leur relation avec leur corps, leur féminité. Plusieurs vont parler de leur attirance pour des femmes (“as-t’on jamais imaginé, par exemple, qu’une femme séduise le mari d’une autre uniquement pour l’approcher elle ?”), et des relations qu’elles ont entretenues ou non avec elle, vivant, “dans le secret, des attachements qui sont autant d’arrachements”.
L’homosexualité est présentée comme étant assez mal vue, même si la première à l’aborder est la mère, qui décrit les relations entre les femmes qui existaient de manière traditionnelles, où les aînées apprennaient aux plus jeunes à connaître leurs corps.
Cela montre que l’idée de tabou est venue après, avec l’arrivée des colons et de leurs idées de la religion, de la place de la femme, de la sexualité, de la pudeur, ...
Les relations hommes-femmes qui sont décrites sont généralement conflictuelles, avec des violences conjugales fréquentes, de la part de Dio comme de son père Amos. J’ai notamment noté cette citation, dans le monologue de la mère :
“J’ai appris à me déplacer, à me situer dans ce contre-jour permanent. Nyctalope, j’ai tracé mon sillon dans cet espace crépusculaire, dans cette nuit qui réside en nous plus qu’au dehors.”
L’écriture de Léonora Miano est belle et riche, et pourtant différente au fil des femmes qui s’expriment, avec une différence de langage suivant l’âge, le milieu, … rendant le récit d’autant plus vrai et vivant.
J’ai passé une très bonne lecture, enrichissante et intéressante.
Ma note : 16/20
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